Assis sur la terre dure, il pensa qu’il serait fort agréable
de se retrouver dans un lit moelleux. Aussitôt, ce lit apparut à côté de lui.
Etonné, l’homme s’y installa en disant que le comble du
bonheur serait atteint si une jeune fille venait masser ses jambes percluses.
La jeune fille apparut et le massa très agréablement.
« J’ai faim, se dit l’homme, et manger en ce moment
serait à coup sûr un délice. » Une table surgit, chargée de nourritures
succulentes. L’homme se régala. Il mangea et il but. La tête lui tournait un
peu. Ses paupières, sous l’action du vin et de la fatigue, s’abaissaient. Il se
laissa aller de tout son long sur le lit, en pensant encore aux merveilleux
événements de cette journée extraordinaire.
« Je vais dormir une heure ou deux, se dit-il. Pourvu
qu’un tigre ne passe pas par ici pendant que je dors. »
Un tigre surgit aussitôt et le dévora.
Conte tiré du Cercle
des menteurs, contes philosophiques du monde entier de Jean-Claude CARRIERE
(Plon, 1998)
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