Alors voilà, hier, mon vase était prêt de déborder.
Je savais exactement pourquoi, j’avais bien analysé la
situation… mais qu’est-ce que le mental peut faire contre l’énergie
extraordinaire de l’émotion.
Eh bien…rien !
Je suis donc allée prendre l’air dans la nature.
D’abord, j’ai ressenti de la colère. Parce que « j’en
ai marre de cette situation qui n’avance pas », et « si ça n’avance
pas, pourquoi je n’arrive pas à passer à autre chose », et « merde, à
la fin, je ne veux plus souffrir comme ça ».
Bon, vous voyez le topo. Une bonne vieille colère comme on
les aime. Parce que la vie est "trop inzuste".
Mais jusque-là, cette colère était restée dans le mental.
Alors, comme j’étais toute seule dans la nuit noire, qu’il n’y
avait que la lune pour me regarder, et que je me suis dit qu’elle en avait vu d’autres…
j’ai décidé de crier ma colère.
J’ai un fils qui fait ça très bien. Je ne sais pas comment
il fait, moi, ça m’a fait mal à la gorge.
Bon, chacun son truc, visiblement !
Alors, ce qui est venu, d’un coup, c’est l’envie de taper
des pieds. Et là, miracle ! J’ai senti une énergie formidable fourmiller
dans mes pieds, monter dans les jambes, traverser tout mon corps, sortir par
mes mains. Et tout ça circulait à toute allure. Je ressentais physiquement
cette énergie extraordinaire de la colère, cette énergie qui est celle du
printemps, une formidable énergie de vie. Et là, je vous le dis, j’ai compris
pourquoi il valait mieux qu’elle circule !
Une fois la colère évacuée, une autre émotion est venue, qui
était cachée derrière, et dont je n’avais pas conscience (mon mental chéri !).
Une immense tristesse.
Tant que j’y étais, à vivre cette expérience, je l’ai
laissée s’exprimer aussi. A gros sanglots. Je dirais, comme une enfant. Parce
que je ne crois pas m’être autorisée, depuis que je suis adulte, à pleurer de
cette façon plus d’une ou deux fois.
Alors là, c’est sorti de loin : le rejet, l’abandon, et
tutti quanti. Nous avons chacun nos blessures, Lise Bourbeau explique ça très
bien, et quand elle dit que nous nous sommes incarnés pour apprendre à les
transmuter en amour, je vois très bien ce qu’elle veut dire, je suis en plein
dedans !
Bref, j’en étais là, à exprimer ma tristesse de tout mon
corps, quand une phrase est venue. Une phrase toute simple, que j’ai prononcée
à l’insu de mon mental, sans réfléchir. Et là, miracle (encore !) : la tristesse s’est
envolée d’un coup, balayée par une immense sérénité.
Comment une émotion si forte peut s’arrêter d’un coup, j’en
suis restée baba !
Et la cerise sur le gâteau, c’est que cette phrase m’expliquait
tout le pourquoi de ma situation actuelle, celle qui m’avait amenée à vivre la
colère du début.
J’ai fini mon petit tour tranquille, à la lumière de la lune,
emplie d’un immense sentiment de gratitude.
Et j’ai pu retourner à la vie sociale.
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