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vendredi 10 octobre 2014

Ma petite collection de peurs

Depuis un an, je ne fais que ça, affronter mes peurs en conscience. Avant, j’en avais, comme tout le monde. Et elles me servaient bien.
À quoi donc me servaient-elles ? À ne pas vivre pleinement. C’est à ça que servent les peurs, non ?!
Au point où j’en suis aujourd’hui, j’en ai fait un petit catalogue, que je voudrais vous présenter. Regardez bien sur vos étagères, voir si vous n’auriez pas le même…

D’abord, il y a les grosses peurs, celles qui se présentent sous la forme d’un dragon noir énorme, crachant du feu (les reconnais-tu, ami lecteur ?). Bon, ce n’est pas que je les aime, mais au moins, avec elles on sait à quoi s’en tenir. On appelle Saint Michel à la rescousse, on enfile son armure et zou !
Ça fait du bien, de temps en temps, de se prendre pour un guerrier de lumière.

Ensuite, il y a des peurs qui se cachent, qui ne disent pas leur nom.
Il y en a une que j’ai découverte avec surprise récemment dans ma collection : le perfectionnisme. Dans mon cas, elle s’est présentée de la façon suivante : j'ai élaboré un nouveau produit, il est bien, il me plaît, je suis sûre qu’il est efficace (jusque-là, tout va bien), mais je ne peux pas le vendre maintenant, je ne lui pas trouvé de nom, et puis il me faut un nouveau site internet, une nouvelle charte graphique, et une nouvelle photo… Vous voyez le topo ? Résultat, tout reste au chaud dans mon ordinateur !
Enfin, pas pour longtemps maintenant que je l’ai débusquée ;-)

Le dernier type de peur que j’ai identifié, c’est la bonne excuse : « je ne peux pas, j’ai piscine » (ou « j’ai poney », au choix). Alors, celles-là, quand on arrive à les détecter (avec un peu de pratique), c’est vertigineux !
En vrac, je vous en mets un florilège, mais sachez que le réservoir est illimité :
-          Là, je n’ai pas le temps
-          Je ne vais quand même pas les mettre à la cantine tous les jours, c’est même pas bio
-          Mais que va penser Machin ? ou Truc ?
-          Il faut absolument que j’aille faire les courses (ou le ménage)
-          Les gens sont chiants aujourd’hui (et toute la série de « l’enfer, c’est les autres »)
-          Il pleut
-          Naaan, pas lundi, je regarde Castle
-          Impossible, je n’ai rien à me mettre
-          Non mais ça va pas ! c'est beaucoup trop cher !
-         
Le pire, avec celles-là, c’est qu’on se baratine, qu’on se ment comme un arracheur de dent, au point qu’on aurait honte de parler comme ça à quelqu’un, et qu’on a l’impression de le faire en toute bonne foi !

Eh bien, vous savez quoi ? Je les aime bien, moi, mes petites peurs. Ce sont un peu mes bébés. Ben si, puisque je les ai créées de toute pièce !
Alors, quand je les débusque, je les embrasse, je les remercie de m’avoir bien servi jusque-là, parce qu’elles ont été de bons petits soldats. Et puis, je leur dis bye bye !
Et on se quitte bons amis.

C’est la meilleure façon que j’aie trouvée de ne pas les revoir !


photo © Aurélie Baconnet

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