Dans cet article, je voudrais vous faire part des belles et
bonnes choses que j’ai faites… sans y penser !
On lit partout que pour être en forme, il faut faire de
l’exercice physique, méditer et remercier (c’est-à-dire exprimer sa gratitude).
OK, sur le principe, je suis d’accord. Mais dans les faits… jamais réussi à
faire tout ça dans une journée, moi !
Vous oui ?
Me voilà donc installée dans un petit village de l’Yonne, à
proximité d’une abbaye cistercienne pas désagréable à regarder.
Puis quelle tête elle a à la lumière de midi… puis à celle de l’après-midi… différente !... puis à celle du soir.
Et puis, le lendemain, je trouve un nouveau chemin pour
arriver jusqu’à elle, donc un nouveau point de vue. A explorer aux différentes
heures de la journée.
Puis, au fait ! Vu que les arbres n’ont pas de feuilles, on la voit peut-être mieux de là-haut, sur la colline… et puis du bout de ce champ…
Et au petit matin, sous la gelée ?
Bref, comme la maison où j’étais hébergée est à plusieurs
centaines de mètres de ladite abbatiale, je me retrouvais facilement à faire
plusieurs kilomètres de marche par jour. Et au grand air !
Voilà pour l’exercice physique fait sans s’en rendre compte.
(J'ai observé que, là-bas, plusieurs
personnes avaient la même « excuse » que moi, parfois doublée d’une
autre excuse, à quatre pattes et qui remue la queue !)
Plusieurs fois par jour, je faisais mon petit tour dans l’église
et m’asseyais où mes jambes me portaient. Une fois dans le transept, une fois
dans les stalles. Comme je l’avais promis à mes enfants et à mes amis, j’allumais
une petite bougie et m’asseyais à côté en pensant à eux (et à toi aussi, ami lecteur !).
Le plus souvent, je ne pensais à rien. Je restais juste
assise, les yeux fermés, à respirer tranquillement.
Et puis, j’avais emporté avec moi l’arme secrète de la « méditatrice »
qui s’ignore (sorte de Mme Jourdain des temps modernes) : mon tricot !
J’ai tricoté des guêtres ; deux fois, parce que la
première, ça n’allait pas. Des mitaines. Un col. Bref, du tout simple et tout
droit, qui ne demande pas de réfléchir beaucoup.
Voilà pour la méditation faite sans s’en rendre compte.
La retraite étant un temps d’introspection (encore renforcé
ce coup-ci par la saison +++), cela n’est pas facile tous les jours, je ne vous
le cacherai pas ! Donc, il y a des moments où on traîne sa déprime sur les
chemins, en se demandant ce qu’on a bien pu venir faire dans cette galère. Dans
ces moments-là, pour ma part, il me suffit de poser les yeux sur la belle, la lumineuse,
la somptueuse abbatiale de Pontigny pour me sentir pleine d’une gratitude
infinie pour la vie. Bon, chacun son truc. Pour moi, ça marche aussi avec la
lune, ou la mousse ( !), ou un beau nuage… mais le truc avec lequel ça
marche le mieux (et à tous les coups !), c’est l’abbatiale. Pourquoi vous
croyez que je fais ces 200 kms aussi souvent ??
Donc, voilà, je lève la tête et je lui dis : « Que
tu es belle ! Que tu es somptueuse ! Merci ! Merci ! Merci ! ».
Même chose pour la lune qui m’a fait l’honneur de prendre un soir son visage des mille et une nuits (vous savez, quand elle est juste un fin croissant, un peu penché), pour le magnifique ciel étoilé ou pour un petit rouge-gorge rencontré sur le chemin. Les occasions sont multiples.
Voilà pour le fait de rendre grâce sans s’en rendre compte.
Alors, bien sûr, de retour à la maison, avec la récupération
des connexions téléphoniques et internet, des choses à faire, des horaires à
respecter, ce n’est pas aussi facile de prendre soin de soi. J’en prends
conscience, sans culpabiliser.
Je me dis que ce qui est pris est pris, qu’il y a un temps
pour tout, et je remarque que certaines habitudes ont pris racine dans mon
quotidien. Youpi !
La vie est un chemin, l’occasion de faire des expériences,
et il suffit parfois de s’autoriser à les vivre pour en tirer des bénéfices
immenses.
En cette période de souhaits et de cadeaux, je vous souhaite
de tout cœur de trouver vos propres « trucs » pour vous faire du
bien, car vous seul savez ce qui est bon pour vous.